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30/05/2017

CERDON

 

 Même si le réel abîme quelquefois l’espérance !

 samedi 27 mai 2017

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JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE
CÉRÉMONIE AU PIED DU MONUMENT DU VAL D’ENFER AUX MAQUIS DE L’AIN ET DU HAUT-JURA A CERDON (AIN)

 

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Avec la délégation de THÔNES, commune titulaire de la Médaille de la Résistance, conduite par son maire Pierre BIBOLLET

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 Discours de Madame Marie-Claude JARROT,

  • Maire de Montceau-les-Mines,
  • Présidente de l' ANCMRP.

 

 

 

« Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n'est pas absurde, c'est ce que l'on peut faire pour les autres » disait André Malraux, posant quelque part le décor d’une ambition nouvelle au service de la France.

Cette ambition, le CNR lui donnera même le nom de « nouvelle République » qui réunira des femmes et des hommes, divers, de toutes origines, n’ayant rien en commun sauf peut être l’essentiel : la volonté de dire non.

Non à une nation qui ferait du mal à son meilleur ami, à la lumière de René Char dans ses Feuillets d’Hypnos : « L'acquiescement éclaire le visage. Le refus lui donne sa beauté ».

Non à une nation qui se résoudrait à  décliner l’offre de services des valeurs  humanistes qui doivent pourtant nous animer.

Non, enfin, à se laisser faire qui donnera naissance à la pire des barbaries.

Cette volonté de dire non, elle viendra de femmes et d’hommes de toutes considérations, hommes de lettres, cheminots, ouvriers, instituteurs, mineurs ou marquis, s’engageront dans la résistance.

Certes,  ces résistants ne furent pas tous des héros mais l’héroïsme était du côté de la Résistance.

Ils savaient tous que le prix de leur combat était que, combattants, ils pouvaient succomber. Et beaucoup succombèrent.

En ce jour d’hommage national, nous voulons, l’Association des Communes médaillées de la Résistance Française veut, encore et toujours, faire vivre et revivre ce peuple des ombres, mortes, mais bien plus vivantes que certains vivants.

Faire sens aussi à cette nécessité de toujours dire et redire les choses pour qu’elles vivent.

Certes, rien n’était simple. Et même si le Général De Gaulle incarne aujourd’hui une certaine idée de la France, sa légitimité le 18 juin 40 est bien mince.

Churchill lui-même contestera cette légitimité en lui interdisant le 19 juin d’annoncer la formation d’un comité National.

Ce Comité national  qui ne sera finalement mis en place que le 24 septembre 1941 pour parvenir à cette Résistance unifiée le 27 mai 1943.

Certes, rien n’était simple pour en arriver là. Et comme le rappellera Malraux dans son discours d’hommage à Jean Moulin le 19 décembre 1964 lors de son entrée au Panthéon « Jean Moulin a été le Carnot de la Résistance », s’employant jour après jour à donner corps à cette Armée de l’ombre.

Mais rien n’est simple aujourd’hui non plus.

 

Et il nous fait faire face à bien des dangers.

 

Certains, les plus abjectes, qui portent le nom de terrorisme et s’enrichissent du sang versé des victimes de la barbarie.

 

D’autres, plus sournois, qui endormiraient les esprits. Un peu comme une mémoire qui flanche et qui voudrait tirer sa révérence, trahie par l’avanie du doute ou du recul.

 

D’autres encore, mis en avant par des historiens sceptiques, qui dénoncent aujourd’hui une « inflation commémorative  qui engendrerait un désintérêt généralisé ».

 

Nous, les communes médaillées de la Résistance Française, ne pouvons naturellement nous satisfaire de ces dérives qui portent atteinte à la mémoire.

Avec cette journée nationale du souvenir, dirigée principalement vers la jeunesse, c'est l'impératif de transmission qui est assuré.

Nous ne pouvons naturellement nous résoudre à trouver des excuses à l’oubli.

Et c’est l’une de nos missions fortes de notre démarche de faire entendre, ce jour ici, demain ailleurs, la voix qui porte  le message brulant du grand feu du don de soi.

De bouches modestes ou augustes, le monde des communes Résistantes doit parler.

 

Nous nous y employons pour que jamais ne cesse de battre le cœur de nos engagements pour les générations futures.

 

Tant et tant de cœurs, jeunes, qui ont cessé de battre dans les camps, dans les combats, dans les pièges nazis.

 

Tant et tant de cœurs qui ont continué à battre après les camps, malgré les camps, mais qui battront au rythme de souffrances que nous nous sentons à peine le droit d’évoquer.

 

Le cœur de toutes celles et tous ceux qui aimaient une vie qui aurait dû tout leur donner et qui n’oseront plus jamais envisager même d’être heureux.

 

Pour tous ceux-là, pour tout cela, le drapeau des Communes médaillées de la Résistance Française doit flotter avec le vent des mémoires plus fort que celui de l’oubli, avec la flamme du souvenir et le flambeau du désir.

 

Ce désir de l’aube qui annonce tous les jours, comme l’écrivait Baudelaire, le goût infini de la République.

Cette république résistante et heureuse qui nous oblige à l’espoir et à l’espérance même si le réel abîme quelquefois l’espérance.

C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance doit survivre.

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Merci de votre visite

 

 

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