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31/01/2022

LA FUSILLADE DE LA RUE D ' ISLY DU 26 PARS 1962

 Déclaration d'Emmanuel Macron, président de la République
(Palais de l’Élysée, 26 janvier 2022)
sur la fusillade de la rue d'Isly.
 
"La fusillade de la rue d’Isly le 26 mars 1962 à Alger
a consisté en  un massacre impardonnable pour la République"
 
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La fusillade de la rue d’Isly,sur une manifestation interdite appelée aussi le massacre de la rue d'Isly, a eu lieu le  devant la Grande Poste de la rue d'Isly (dont le nom commémore la bataille homonyme ; aujourd'hui rue Larbi Ben M'Hidi) à Algerdépartement d'Alger.

Ce jour-là, des Français, civils non armés, favorables à l'Algérie française, manifestent et sont décidés à forcer les barrages des forces de l'ordre qui exerçaient un blocus du quartier de Bab El-Oued en état de siège et fouillaient avec violence les habitations (saccages, morts) à la suite de la mort de sept appelés du contingent tués par des éléments de l'OAS au cours d'un accrochage. La foule des manifestants est mitraillée durant une quinzaine de minutes par des tirailleurs algériens de l'armée française. Le bilan est de 80 morts et 200 blessés. Le fait déclencheur de ce massacre n'a jamais été éclairci. C'est pour beaucoup d'historiens un des exemples les plus marquants de la censure pratiquée pendant la guerre d'Algérie.

 

Alger_Isly - Copie.jpg

carnage.jpg

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Une réaction de Jean-François Gavoury , président de l'association des victimes de l'OAS
 
Dans le cadre d’une rencontre avec des représentants de rapatriés d'Algérie, hier après-midi, au Palais de l’Élysée, le Président de la République est revenu sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger, insistant sur son engagement dans un travail d’apaisement de toutes les mémoires blessées de la guerre d’Algérie.
Le discours qu’il a tenu à cette occasion appelle de la part de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO) le communiqué dont la teneur suit.
 
À l’égard de certaines mémoires en relation avec la fin de la colonisation de l’Algérie, la déclaration de Monsieur Emmanuel Macron du 26 janvier 2022 relative aux événements survenus le 26 mars 1962 à Alger pourrait être regardée, en l’état et à ce stade, comme une déclaration de guerre.
 
On est d’emblée tenté d’y voir une initiative s’inscrivant dans le droit fil de la réception au Palais de l’Élysée, le 30 septembre dernier, d’un descendant du général félon Raoul Salan, chef suprême de l’OAS, responsable du putsch d’avril 1961.
 
Pourtant, cette proclamation doit être replacée dans le contexte d’une intervention, et celle-ci ne s’applique pas à dissimuler l’identité des instigateurs d’une action qui va virer au drame : « Ce jour-là, des soldats du 4e régiment de tirailleurs, une unité de l'armée française, firent feu sur une foule qui manifestait, attisée par l'OAS, son attachement à l'Algérie française en cherchant à rompre le blocus du quartier de Bab-El-Oued. Ce jour-là, des soldats français, déployés à contre-emploi, mal commandés, moralement atteints, ont tiré sur des Français. Il est plus que temps de le dire. Ce qui devait être une opération de maintien de l'ordre s'acheva par un massacre, un massacre dont aucune liste définitive des victimes ne fut établie, qui fit des dizaines de tués et des centaines de blessés. »
L’hommage rendu aux victimes ne souffre aucune contestation.
Mais qualifier de « massacre impardonnable pour la République » l’usage de la force face à une manifestation à caractère insurrectionnel appelée par une organisation criminelle en dépit de l’interdiction générale découlant des Accords de cessez-le-feu en Algérie peut placer le chef de l’État en situation délicate si l’ouverture des archives révèle que l’armée a tiré en état de légitime défense.
 
Une tel propos est par ailleurs susceptible d’embarrasser le ministre de l’intérieur :
- dont l’un des illustres prédécesseurs, Monsieur Roger Frey, dans une allocution télévisée au journal de 20h00 le 10 mars 1962, dénonçait la « folie sanguinaire » de l’OAS, cherchant à « s’emparer du pouvoir par des méthodes que le régime hitlérien n’aurait certes pas désavouées », et en fustigeait les membres, qualifiés de « fascistes » et de « revenants de la collaboration » ;
 
- au moment même où Monsieur Gérald Darmanin a à gérer une situation d’extrême violence à Nantes, livrée à des manifestations non déclarées ou maintenues au mépris de leur interdiction préalable.
Rappelons par ailleurs, à titre non anecdotique, que le Gouvernement se targue ces jours-ci d’avoir soumis au Parlement le vote d’une indemnisation forfaitaire en faveur des harkis calculée sur la base de 1 000 euros par année de rétention en camp contre 1 259 euros par trimestre d'activisme belligérant aux anciens tueurs de l’OAS en vertu (!) des dispositions de l’article 13 de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005.
Retenons, enfin et surtout :
1°) que la Présidence de la République, au soir du 26 janvier 2022, a fait paraître sur son site Internet une communication se concluant en ces termes : « Le Président de la République, comme il s’y est engagé lors de la remise du rapport de Benjamin Stora, participera à la commémoration du 19 mars 1962, sous une forme, là encore, conçue spécifiquement pour notre époque. » ;
 
2°) que des propositions ont été remises en ce sens à son conseiller "Mémoire" le 15 novembre dernier et présentées oralement le même jour à la Première dame ;
 
« 3°) qu’entre-temps, le 8 février 2022, sera célébré à Paris, au Métro Charonne, le souvenir tragique, soixante après, des victimes d’une manifestation prônant la paix en Algérie et qu’un geste mémoriel issu du niveau sommital de l’État n’est pas exclu à cette occasion. »
 
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