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15/08/2019

16 AOUT 1959 ”Le Cdo de Montfort dans le djebel Bou Lerhfad.”

 

----------------16 Août 1959 -------------- ”Le Cdo de Montfort dans le djebel Bou Lerhfad.”

 PARTAGE DE  PUBLICATION  DE JEAN-CLAUDE LAUNAY·

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Au premier plan, 1er à gauche: Robert LIÉGEOIS - 3ème : J.C.ALESSI (tout sourire)

“ En préambule je vous fais part de mon infinie tristesse car mon ami et camarade Jean-Claude ALESSI, blessé dans ces combats, nous a quittés en Avril dernier pour un Monde dit meilleur…. après 60 ans de “ rab.” , cher J.-C., bien que t’ayant accompagné en ta dernière demeure ton absence m’est irréelle , tu me manques vieux Frère !!! …...

Une pensée fraternelle également pour Robert LIÉGEOIS, Grand Invalide de Guerre, qui reçoit des soins quotidiens pour cette vieille blessure, cause de tant de souffrances physiques et psychologiques qui ont dévasté sa vie qu’il affronte avec un courage qui force l’admiration.”

Unité d’intervention sur la frontière Marocaine de l’Ouest Oranais, le commando de Montfort migre dans le grand Sud en 1959 et monte les toiles de tentes de sa Base Arrière dans l’Atlas Saharien à Laghouat puis Aflou avec des interventions dans la région d’Aïn Sefra (200 kilomètres au Nord de Colomb-Béchard ) réputée comme lieu de passage massif des rebelles venant du Maroc. Notre vie était rude et dangereuse, le climat et le relief rendaient nos efforts encore plus épuisants.

Le 15 Août 1959 venant de Aflou nous avons rejoint Aïn Sefra par voie aérienne, une forte bande rebelle passait la frontière.

Le 16 Août après mise en alerte vers 04heures 30, les premiers éléments partent à 07 heures 30 vers le Nord. La bande rebelle est repérée, harcelée par l’artillerie et l’aviation. En deux rotations le commando est héliporté sur le djebel Bou Lerhfad aux environs de la côte 1328. Il est 14 heures 40, le soleil et le chaleur sont implacables. La progression est lente et difficile, vers 16 heures 40 le contact est pris avec les rebelles retranchés dans les rochers et les falaises, le combat commence. Le quartier -maître Blanc dit” Pablo” est tué d’une balle dans la gorge. Les Sections se regroupent et débute l’assaut meurtrier. Balles et grenades pleuvent, la mort frappe dans les deux camps. La première ligne des rochers est nettoyée vers 17 heures. L’aviation exécute alors un mitraillage précis, les tirs d’artillerie peuvent reprendre, préparant l’assaut final. Malheureusement dans l’ignorance de l’avancée des Sections les obus tombent sur les positions du Commando.

Le Lieutenant de vaisseau Sulpis, notre “Pacha”, demande un cessez le feu par radio puis s’écroule mortellement blessé. L’enfer indescriptible dure près de 30 minutes mais nous paraît une éternité. Au milieu des gisants, la main crispée sur nos armes, face à l’ennemi solidement installé qui domine le carnage et reprend ses tirs, nous essayons de fondre nos corps dans la roche brûlante. Nous attendons la mort. Le souffle des explosions a fait de multiples dégâts parmi le Commando. L’Enseigne de Vaisseau Bonbon prend la suite et demande l’évacuation d’urgence des nombreux blessés. Les hélicoptères pris à partie ne peuvent se poser immédiatement, un pilote sera blessé. En toute hâte les garrots sont placés, des piqûres faites. On administre la morphine ou les tonicardiaques à tour de bras sans prendre le temps de changer les aiguilles. Les balles pleuvent autours de nous, écorchant les rochers auprès desquels nous cherchons refuge. Un hélicoptère réussi enfin à poser une roue sur l’arête du djebel. Il faut faire vite tout est urgence. Un second hélicoptère se présente à son tour et après plusieurs tentatives emmène le reste des blessés. Ce 16 Août 1959 nos neuf camarades meurent alors que le soleil se couche sur un horizon rouge comme leur sang versé sur les pierres du djebel Bou Lerhfad. La guerre d’Algérie est finie pour eux. Sur les 75 hommes du Commando 9 sont tués et 15 autres sont blessés dont certains souffrent encore de graves séquelles. Des survivants nul n’en revint indemne.

 

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